lundi 30 août 2010

Pas questions de pas

La bonne, la brute

Lune rousse en colère sur Cameron

Lac Cameron chez Réjean et Mélanie

La maison de Réjean et Mélanie qu'on loue

Marie-Hélène


Ville-Marie, 3500 habitants, province du Témiscamingue, notre maison : 47°18’07.45’’N 79°26’21.16’’O, est…, à 8h au nord ouest de Montréal et à 5h d’Ottawa, à la frontière de l’Ontario. C’est là que nous passerons trois mois pour scolariser les enfants, vivre l’automne dans un coin reculé du Québec, apprendre à pêcher, à parler espagnol et à passer du temps avec des gens qu’on a la chance d’avoir rencontrés. Aux premiers signes de l’hiver nous partirons au sud.

Les Montréalais ne savent pas bien situer Ville-Marie et quand ils le font, ils nous demandent systématiquement ce qu’on va faire dans ce trou perdu ou si on est conscient de ce qui s’y trouve.

Il y a d’abord Marie-Hélène, notre mère canadienne et sa famille qui nous ont reçus comme des rois et sans qui rien ici n’aurait été possible. Les québécois nous impressionnent par leur gentillesse et leur sens de la solidarité. De rencontres en rencontres et par le biais encore une fois de Marie-Hélène, nous habitons la maison de Mélanie et Réjean (encore des gens formidables) au bord du lac Laperrière à cinq minutes du centre ville. La carte postale, une maison au bord d’un lac, pédalo et canoë dans le jardin, piano et guitare dans le salon, on se pince tous les jours pour y croire.

C’est en goûtant à nouveau au confort d’une maison toute équipée et bien plus que celle que l’on a habitée à Marseille, qu’on réalise que nous n’avons plus de maison depuis 6 mois. L’envie pourtant de dormir dans notre perchoir sous le souffle chaud des ours et des racoons nous titille.

Les enfants rentrent en classe demain, Ingrid et Nil seront dans la même école à Ville-Marie (280 élèves) et Anouk dans un collège (350 élèves) à 7km à Lorrainville, ils prendront les fameux bus jaunes.

mardi 24 août 2010

Chenille ou porc-épic ?

Truck Stop Val d'Or

Un arrêt d'une nuit à Val d'Or dans le Témiscamingue (province lointaine du Québec) nous fait douter de notre itinéraire.
Un air de déjà vu : Lucky luke, John Wayne, mauvais alcool, saloon et indiens errants. Une drôle d'atmosphère, drôle de faune. Mineurs et chercheurs d'or sont chez eux à Val d'Or.
Notre campement sera beaucoup moins pittoresque que les précédents, dans un camping glauque qui ressemble à une décharge, cadavres de bouteilles de bière ici et là.
Les indiens ont mauvaise réputation, ils sont, nous a t'on dit, les mal aimés, les "assistés" du gouvernement, "ils ne paient pas de taxe, n'ont pas besoin de permis de chasse ni de pêche, il s'organisent en mafia et sont les meilleurs drug dealers du Québec. On leur a volé leurs terres, tout désormais leur est dû. Ils peuvent exploiter lacs et forêts à volonté, revendre aux blancs du poisson en toute impunité."

Parc National du Mont Tremblant

into the wild


Notre énorme Ford nous paraît maintenant petit dans l'immensité québécoise ; il nous a fallu 2 heures trente pour traverser la réserve faunique de la Veyrenderie, nous nous sentons désormais très loin. On ne cherche plus les coins isolés, nous sommes seuls ou presque partout où nous allons. On s'habitue très vite à ne plus avoir de voisins, à écouter les bruits de la forêt du haut de notre perchoir quand il fait nuit noire.
Un cerf de Virginie est passé tout près de notre campement, son empreinte était encore fraîche à notre réveil.

dimanche 22 août 2010

L'ours


La parlure québécoise et l'ours sont nos sujets de conversation favoris depuis notre immersion en territoire canadien.
Notre première nuit en forêt nous a fait retrouver nos peurs d'enfants ; on nous avait tellement mis en garde contre l'ours noir et autres bêtes nocturnes que j'ai entendu un ours dévorer la caravane. Un remake de King Kong version outdoor-camping que j'ai vécu toutes tripes dehors en nuit blanche ou presque.
Bilan au petit matin : sac de céréales explosé et 900g. de chocolat noir dans le ventre d'un raton laveur.
On avait pourtant tout rangé sauf un sac avec miel, chocolat et céréales....Comprends pas.
Depuis, nos nuits sont plus sereines.

Attelage




Nous avons enfin réussi à trouver un terrain d'entente entre parents et enfants, nous dormirons dans un perchoir sur le toit de la voiture et les enfants dans une caravane de 5m, une vieille mamie de 30 ans que nous avons commencé à remettre à neuf. Petite et vieille mais étanche, à l'épreuve pour l'instant des averses artiques du coin.
Nous ne sommes pas sûrs d'avoir choisi la meilleure option mais consommation d'essence et prix final nous rassurent.
Trois enfants, un Ford Expédition américain tractant une vieille Boler québécoise, on se sent parfois très lourds et l'idée de laisser une partie du chargement sur le bord de la route nous traverse parfois l'esprit quand les enfants hurlent au désamour.

dimanche 15 août 2010




Les plages de Southampton ont la réputation d'être les plus belles du monde, sûrement comme les sardines qui bouchent le port de Marseille, mais enfin quand même, on peut y parcourir des kms sans voir personne, ici et là un milliardaire qui s'est échoué c'est tout, et elles sont très propres. A 40 dollars le parking pour la plus chère, les "pauvres" comme nous attendent chez eux et viennent sans faire de bruit après 17h, c'est gratuit. Les riches et les life-guards sont repartis, on peut enfin se noyer tranquille.

mardi 10 août 2010

NEW-YORK, les guerriers urbains


Vos mails enthousiastes nous encouragent, on continue le coeur chaud !
La date fatidique des 12 ans d'Anouk nous a motivés pour faire un tour à New-York.
Les entrailles chaudes et collantes, parfois pestilentielles de la ville nous ont métamorphosés en guerriers urbains.
Nous avions 14 heures pour donner un aperçu de New-York aux enfants. La stratégie kids and money friendly était simple : pas de musée (fermés de ttes façons le lundi), pas de nuit d'hôtel et pas de shopping. Un succès ! les enfants, après Philadelphie et Montréal ont pu faire la différence, ils étaient soufflés.
Nous avons apporté quelques changements au programme initial.
Le Broadway-show à 150 dollars la place a été remplacé par le brouhaha live de Times Square by night ; le ferry spécial "Statue of Liberty" et ses 3h de queue sous le soleil remplacé lui aussi par le ferry gratuit qui relie Manhattan à Staten Island et sans attente, pour le même panorama grandiose. L'été, les contrastes entre quartiers se mesurent aussi à l'odeur, rictus de dégoût à Chinatown, sourires d'aise à Central Park.

Nous avons dîné dans un restaurant indien (excellent, le Pongal sur Lexington entre 26 et 27) dont le patron surveillait ses employés depuis l'Inde par caméra ; il a même licencié un serveur à distance !

Nous sommes rentrés les pieds gonflés, le cheveu collé par l'humidité tropicale mais heureux d'en avoir tant vu.

Nous avons enfin trouvé une voiture, Franck s'est battu comme un lion pour l'enregistrer à son nom. Certains états doivent être plus souples mais les fameux six points requis par l'état de NY pour la carte grise sont à notre avis impossible à réunir quand on est français ; Franck a utilisé son social security number pour 2 des six points, passeport 3 points et une carte de crédit américaine 1 point. Si vous voulez ouvrir un compte ici "Bank of America" est assez facile d'accès quand on est étranger mais là encore le "social security number" a été bien utile.
Depuis les attentats du 11 septembre, les US ont renforcé toutes les démarches administratives, multiplié les demandes de justificatifs d'identité si bien qu'on a cru jeter l'éponge et finir à vélo. Le choix de la voiture aussi nous a fait perdre beaucoup de temps, camper, pick up, RV trailer, banale routière, rien ne semblait correspondre à ce qu'on voulait.
On a finalement opté pour une très bonne occasion à côté de chez nous, un Ford Expedition ! Jamais on aurait pensé conduire un jour un engin pareil.

Lac Témiscamingue

Lac Témiscamingue