jeudi 31 mars 2011

Buenos Aires

Peninsula Valdes
Pingouin Magellan, le duvet de bébé est parti, il peut retourner dans le grand sud.

On coule des jours heureux à l'auberge de jeunesse de Tigre, à 45 minutes de la capitale. La fin de saison nous assure suffisamment de passage pour entretenir notre espagnol et de tranquillité aussi pour nous donner l'illusion d'être maître des lieux.
Notre passage à Buenos Aires a été un échec total ; pollution élevée, circulation dense et métro bondé nous ont donné l'envie de repartir aussitôt en Patagonie. On se donnera sans doute une seconde chance, la variété des quartiers et l'ambiance de la ville la rendent attachante.
Quelques jours dans une famille de San Isidro nous a montré comment dès le plus jeune âge on s'initie à la fête, pour atteindre à 20 ans un rythme annuel de deux nuits blanches par week-end. Une santé de cheval ces Argentins.

lundi 28 mars 2011

Argentina, de la Patagonie à Buenos Aires

route 5, 20h45

Les grands espaces, les lignes droites à n’en plus finir, on pensait connaître. On n’avait rien vu. La Patagonie, de ce côté-là c’est le désert et la mort un peu plus loin ; les crânes-squelette de vache blanchis au soleil c’est ici. 400 km de végétation rase d’une traite, pas une station service, pas un toit, pas une goutte d’eau, limite monotone s’il n’y avait çà et là des guanacos (cousins des lamas), des moutons et des chevaux sauvages. De l’eau et de l’essence, les Argentins nous l’ont dit, toujours en stock dans le coffre de sa voiture.

jeudi 24 mars 2011

Le blues


En famille, à l'unanimité, nous avons eu le blues, le mal du pays.
Sans doute à cause de ce poste frontière pourri entre le Chili et l'Argentine à Puerto Ibanez suivi de 100km de piste désertique qui nous ont littéralement couverts de poussière et que l'on a traversés en 4h pénibles.
Sans doute aussi parce que nous n'avons pas eu le courage de continuer plus au sud, laissant derrière nous tous ceux que nous avons rencontrés, avancer, inébranlables.
Et sans doute aussi à cause du pain, ce pain blanc, lavé de tous soupçons qui constitue l'essentiel de nos repas ; avons inauguré le sandwich à la banane, ça change du jamon queso.
Nous avons égrainé en chapelet, à tue-tête tous les petits manques accumulés depuis le début du voyage, lavé, aspiré la voiture et remis les compteurs à zéro. Pura la Vida.

La Patagonie

Quellon, Sud de Chiloé

Quellon-Chaiten-La Junta-Puyuhuapi-Coyhaique-Puerto Ibanez-Perito Moreno-Caleta Argentine

Rien à dire. Spectaculaire. Grandiose. Immense.
La Patagonie nous a complètement conquis. Même en cette saison, début d'automne quand les paysages deviennent inquiétants et les conditions météo dantesques.
Les rencontres que l'on y fait sont tout aussi marquantes. Beaucoup de voyageurs solitaires relevant le défi d'une vie : Ushuaïa-Alaska à vélo et sous la tente, la Terre de Feu à pied ou encore, 6 mois sur une base scientifique en antartique et aussi beaucoup de motards de l'extrême, très barbus, sales, en cuir poussiéreux et marqués comme des pirates par des mois de voyage risqué.


Nous aussi nous aurons eu notre part d'aventure sans résister bien longtemps aux pluies diluviennes, aux vents violents et à la mythique carretera australe, ces 1200 km de piste en cailloux de Chaiten à Villa O'Higgin's inaugurée par Pinochet dans les 80's.
Nous crèverons dès le premier jour. Depuis, nous gardons l'esprit de solidarité exceptionnel de la carretera et nous ne manquerons pas d'occasions de renvoyer l'ascenseur entre motards en panne et auto-stoppeurs en route vers Ushuaïa.
Nous ne résisterons pas longtemps non plus au coût d'un voyage en Patagonie, tout y est plus cher et les occasions de manger normalement rarissimes ; ce sera le prix à payer pour un sentiment de liberté unique et incomparable.
Les maisons de Chaiten ont été recouvertes par la cendre du volcan voisin en 2008. La rivière a changé de lit et partage maintenant le village fantôme en deux.





Puerto Ibanez, vents violents, rues désertes mais toujours un chien pour vous accueillir.

jeudi 17 mars 2011

Iglesia San Francisco de Castro pour Vincent, in wood

tout en bois la voûte
tout en bois aussi, on aperçoit Jesus-in-wood en violet à gauche

Maison Phare pour Armelle

Arte moderno

José Maldonado, sculpteur en résidence.
Il travaille sur le lien entre art contemporain chilien et art Mapuche (communauté aborigène). Une fois la sculpture terminée, il la laissera brûler 4 heures, le feu deuxième sculpteur.

Le musée d'art moderne de Castro, sur l'île de Chiloé est une aventure poétique. On le trouve derrière les fagots, à l'extérieur de la ville, au sommet d'une colline, tout au bout d'une route en gravel et dans ce monde de peu, l'art est une réjouissance rassurante qu'il faut sans doute mériter.

C'est une vieille grange rafraîchie à coups de peinture que l'on ouvre au coup par coup, parfois pas avant longtemps et tellement loin de l'intérêt général qu'on laisse aussi les chiens en profiter. En sortant, pêle-mêle chevaux sauvages et sculpteur en résidence forment un tableau surréaliste.

mardi 15 mars 2011

Ô les jolis coquillages !



Ils n'ont pas manqué le spectacle nos voisins, celui des français en balade à marée basse, partis chercher des coquillages et prendre l'air, les pieds dans les sables mouvants...

A la chilienne


On retrouve au Chili ce que nous avons adoré au Québec, peu de monde pour beaucoup d'espace. Tout est encore possible et à inventer.
Sur l'île de Chiloé, on peut encore acheter un terrain en troquant sa voiture, vivre en pleine campagne à 15 minutes du centre ville et construire sa maison en bois chilote pour trois fois rien.
On bidouille beaucoup au Chili, en se moquant de sa santé et des scénarios catastrophe. On traverse l'autoroute à pied, jamais de casque à vélo et on interdit l'accès des cafés aux moins de 18 ans pour fumer tranquille. On monte aussi à cheval sur de vrais chevaux, nerveux et en liberté la plupart du temps ; les enfants en ont fait l'expérience, même Nil, seul, au galop pour une toute première fois à cheval.
Et puis il y a le PEBRE, cette version chilienne de la salsa mexicaine parfumée au merken, paprika local, on en raffole. 2 tomates, 1 oignon, 1 piment, ail, huile d'olive, merken, jus de citron et coriandre fraîche.

samedi 12 mars 2011

Ile de Chiloe, Castro


On aurait pu s'installer à Valdivia, ici aussi à Castro malgré les 300 jours de pluie par an mais tout nous invite à continuer plus au sud jusqu'en Patagonie.
En attendant le départ, on CNEDe dans un palafito, maison sur pilotis branlante mais tellement pittoresque. On a cru quelques secondes vivre notre premier tremblement de terre quand les voisins ont descendu l'escalier central, tout l'édifice s'est mis à vibrer.

Alerte tsunami

Toute la journée du 11 mars télévision et radio ont entretenu le suspense (pour ce qu'on a compris) sur l'arrivée dans la nuit des résidus du tsunami nippon. C'est sur l'île de Chiloé, à Castro, à l'abri d'une crique et de hautes collines que nous avons rencontré des pompiers en exercices préventifs.

mercredi 9 mars 2011

Tierra del Fuego

800 km plus au sud de Valparaiso maintenant, nous avons traversé des terres arides et peulées, puis des vignobles, et enfin d'immenses forêts dont certaines étaient en feu. On n'a pas encore réussi à savoir s'ils étaient criminels, contrôlés ou naturels.
A Valdivia pour quelques temps si on réussit à scolariser les enfants, sinon on part en Patagonie.
Puerto Montt, porte d'entrée du grand sud n'est pas très loin, on va sans doute se laisser tenter avant qu'il ne fasse trop froid, nous avons déjà perdu 15°.

Plaza de Armas, Santiago

Pour les mamies

mardi 8 mars 2011

Chili

Santiago, Immaculate Conception

Nous sommes prêts. Prêts pour le bon vin et le déhanchement chaloupé. Valparaiso est une entrée royale dans le pays. Quelle ville ! Nous y retournerons en avril. Un magnifique bordel ouvert sur la mer, en amphithéâtre qui sent parfois la pisse, la crotte, le poisson pourri et la poussière de la ville. Une grande maison chaleureuse et colorée, vibrante d’humanité ; un port avec ses marins, ses prostituées, ses drogués, ses chômeurs en masse et ses artistes à tous les coins de rue déshérités ou adulés. Cette intimité à ciel ouvert ne plaît pas à tout le monde, la coquette Vina del Mar jouxte Valparaiso et sent le propre, il y en a pour tous les goûts.(pas de photos de Valparaiso, l’appareil était ailleurs sur le port)

Après 9 h de jeux de piste entre différents bastions douaniers et 10kg de paperasse sur le port de Valparaiso, Franck, les entrailles à neuf a récupéré notre voiture.

Différentes rencontres nous ont mis à l’heure chilienne, nous savons comment réagir en cas de tremblements de terre, aussi fréquents que les chutes de neige au Québec, et compatir quand ils s’insurgent contre le coût de la santé et de l’éducation, deux gros postes dans la vie quotidienne des chiliens dans un pays ultra libéral.

Médecine à deux vitesses, les anecdotes absurdes abondent : la voisine de notre copain de Santiago reçoit enfin une convocation pour subir des examens, elle était morte depuis 6 mois. Les scandales politico-financiers depuis le dernier gros tremblement de terre font les gros titres ; la compagnie de construction d’un bâtiment flambant neuf de Santiago qui s’est effondré comme un château de cartes aux premières secousses a gagné l’appel d’offre pour reconstruire alors qu’elle aurait dû passer devant la justice.

Cuisine d'une grand-mère de Lolol qui nous a offert un café

Difficile de choisir entre nord et sud du pays, entre destinations isolées et lieux de vie temporaire pour scolariser les enfants. On est partis au sud, en passant par la région des vins, la Cordillère sur notre gauche. Arrivés à Santa Cruz au troisième jour de fête des vendanges, nous avons assisté à une scène qui en dit long sur les mujeres furiosas. Un peu chauffé par la fiesta et quelques pas de danse avec une bella chica de Californie, un homme du coin s’est vu giflé en public par sa femme, un bambin flanqué sur la hanche, dans l’indifférence générale…

Très tentés par le grand sud mais tellement de kilomètres à parcourir….

Quand on l'a croisé on n'apercevait qu'un tas de blé sec qui bougeait tout seul, vallée de Santa Cruz

mercredi 2 mars 2011

Départ

scarabée d'or

Ingrid, festival de la paix de Monteverde

En fin de semaine on faisait partie des meubles de notre pension familiale où chacun avait ses habitudes. Yun Tsoung de Corée du sud cherchait des insectes pour nourrir ses deux scorpions, Haourk et Johana de Berlin faisaient les 100 pas pour endormir leur bébé, les 4 américains collectionnaient les excursions organisées et nous en cuisine, au ménage, bricolage et même en chauffeur de taxi on comptait nos nuits gratuites.
Bouquet final avec l'arrivée surprise de copains de Ville-Marie, le bonheur des retrouvailles.
Avant de quitter le pays, Franck a tenu à préparer un Tamarindo, boisson fraîche locale venue du Mexique que l'on achète sous forme de pâte marron mélangée à des graines blanches qui ressemblent à des gousses d'ail et que l'on doit faire bouillir débarrassée de ses graines avant de mettre au frais diluée dans de l'eau sucrée.
Mal conseillé, Franck n'a pas fait bouillir la pâte, il l'a avalée tout crue.
La plus belle et la plus violente intoxication de sa vie à quelques heures du départ pour Santiago. Une pitite, tout'pitite bactérie qui l'a laissé en ruines en une nuit.
Résultat, notre départ du Costa Rica aura été une course échevelée jusqu'au décollage, le pire moment de notre voyage (surtout pour Franck pendant la descente sur piste) ; on évitera 400 dollars d'amende pour excès de vitesse en laissant un bakshish au policier, et on partira comme des voleurs en laissant une dette temporaire de 100$ au centre médical de Monteverde pour ne pas rater notre avion.
Aujourd'hui à Valparaiso, Franck se refait une santé, on attend notre voiture sous le charme de cette ville à la fois délabrée et élégante. On retrouve le plaisir de la déambulation, fascinés.

Lac Témiscamingue

Lac Témiscamingue