dimanche 5 septembre 2010

Un ours à 100m !

On s'en doutait un peu et puis on l'a voulu : 5 septembre, 8°C, pluie !
On a eu le temps hier, de passer à Emmaüs Canada, des chaussures pour 1 dollar, un manteau pour un autre dollar et un béret poilu. On ne pensait pas devoir s'en servir si tôt. On est au Canada, il fait froid, on ne va pas se laisser démonter par un crachin glacial ; on part en forêt guidés par une nouvelle copine d'Anouk.
Deux heures plus tard nous sommes véritablement perdus dans une forêt dense au relief accidenté. Pas de panique, heureusement, la nuit tombe.
Un rapide état des lieux nous fait prendre conscience de l'urgence de quitter la forêt avant la nuit noire : pas de lampe de poche, pas d'eau, pas de téléphone, moins d'humour ; notre balade improvisée commence à ressembler à un fait divers. Les branches nous lacèrent le visage, Nil se coince le pied entre deux rochers, le rythme n'est pas assez rapide et nous tournons en rond sans trouver d'issue.
Les arbres de plus en plus sombres et le bruit de nos pas sur les branches mortes nous font parler plus fort, la consigne étant d'éloigner les monstres. On parle d'Hansel et Gretel, du Petit Poucet et des arbres d'Anthony Brown.
Finalement, un champ à l'horizon dissipe toutes nos inquiétudes : nous ne passerons pas la nuit en forêt, au pire nous dormirons au chaud dans une meule de foin.
Nous avons retrouvé notre voiture à la nuit tombée après avoir traversé le champ en évitant les cornes des vaches, pris l'jus sur les clôtures électriques invisibles dans la nuit et laissé la moitié d'une écharpe sur des barbelés.

Le lendemain, nous partons marcher dans le parc national d'Aiguebelle en Abitibi qui abrite la plus vieille roche du monde (2,7 milliards d'années).
Suspendus à plus de 25 m au-dessus d'une rivière sur une passerelle, on aperçoit un ours, gros, lourd et noir à une centaine de mètres sur l'autre versant. Il est venu manger des baies rouges. Sur les photos, branche cassée par l'ours et caca flou.
C'était donc vrai ! Le reste de notre balade dans ce parc magnifique, même sous la pluie, sera une succession de frayeurs, chaque arbre cachait un ours.

Sur le chemin du retour, dans le silence qu'une telle balade impose aux enfants, nous avons écouté la radio, une émission sur le passé raciste du Canada entrecoupée de chants indiens. Nous n'avons croisé qu'une ou deux voitures dans la nuit noire sur 130 km de ligne droite.
Le Témiscamingue, 3 habitants au km2, 3 lacs par habitant, peu d'embouteillage le dimanche soir.



3 commentaires:

  1. Ah parlons-en, du Petit Poucet ! C'était donc ça le Canada, vous vouliez vous débarrassez des gosses au fin fond de la forêt !!!
    Nil, prends des cailloux dans ta poche la prochaine fois - et dans l'autre, des baies rouges pour l'ours !
    (Il a la chiasse d'ailleurs votre ours, non ?! Indigestion de baies ?)

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  2. On vient de se poser au dîner avec votre blog et le repas a été très animé. On a adoré la confiance en soi de l'oiseau, le suspens avec la balade avec nuit tombante et ours en perspective! On se demande si Anouck fait école à la maison.
    Pour nous après un été très nature on rempile pour Marseilleveyre et de beaux projets, entre autre celui d'aller vous voir au printemps.
    L'automne est encore loin et on profite de belles fin de journées, on n'envie pas les 8° mais l'aventure, c'est l'aventure.
    On vous envoie de très grosses pensées du Vallon des Auffes

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  3. Un caca collique ! moumou ! Pauvre ours qui a mal au ventre...Sofia

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Lac Témiscamingue

Lac Témiscamingue